Continuons notre promenade dans nos rues qui portent des noms directement liés à l’histoire locale.
La récente « rue de Garigny » porte le nom d’un lieu-dit actuel, au nord du village, où on ne voit que des champs, mais c’était un des plus anciens écarts d’Ozouer. Il s’agissait d’un lieu habité qui a existé dès l’époque gallo-romaine. Au Moyen Âge, Garigny désignait un fief (1) bien réel et son seigneur, qui apparaissent dans les textes dès 1217. (2) Sa description dans les documents médiévaux correspond à celles qu’on retrouve au XVIIème et XVIIIème siècle.
En 1668, ce domaine (qui comptait manoir, grange, écuries, étables, jardins et champs) appartenait aux Célestins de Marcoussis, alors seigneurs d’Ozouer. Aujourd’hui, il ne nous reste que le lieu-dit dans les champs au-dessus de Jamard et Montgazon.
Autre nom surgi du Moyen Age, celui de « la rue Saint Victor » où se situe au numéro.... la ferme éponyme (3). Ce domaine (manoir, ferme et terres) apparaît dès 1198 dans les manuscrits anciens sous cette appellation car il dépend des religieux de l’abbaye Saint Victor de Paris qui le gère sur une très longue période.
Le « chemin du Jard » (qui porte le nom du lieu-dit « le Jard ») est aussi d’origine médiévale et correspondait à un domaine, avec « hostel » et moulin, qui appartenait à l’abbaye Saint Jean du Jard de Voisenon et dont le nom apparaît en 1364 dans les textes qui concernent notre village. Ce domaine sera acheté en 1671 par l’abbé de Saint Victor de Paris, Pierre de Comboust, en mars 1647 (2).
On peut revenir à notre siècle en se promenant « rue de la République ». Elle porte ce nom depuis le 4 août 1912. C’est sûrement dans l’élan républicain qui anime la France à cette époque que le conseil municipal et le maire, Victor Castille, décident de réunir deux rues et de leur donner ce nom. La portion qui commence à la place de l’église et se termine au boulevard de Verdun s’appelait depuis longtemps « la rue de l’Orme à Masson », nom tiré d’un ancien lieu-dit, attesté dès 1372 (Orme au maçon). Quant à la partie qui va de l’église à la rue des Etards, elle a porté successivement les noms de « Grande rue » (1760), de « rue de Melun » (1830) puis « rue desFrancs Bourgeois » (dénomination attestée lors des recensements de 1886 à 1911). Ce terme évoque des roturiers de condition libre et exempts de taxes ou d’impôts. La raison réelle de ce choix nous est inconnue ainsi que la date de la décision. Il n’existe aucune occurrence ancienne à ce nom qui apparaît à la fin du XIXème siècle. Ce choix participe à un engouement culturel pour le Moyen Âge, notamment sur la commune d’Ozouer qui, en parallèle, va reprendre la légende de « Dame Jude de Cresne ». Peut-être l’appellation fait-elle référence au statut privilégié des habitants d’Ozouer qui, depuis des siècles, avaient un droit d’usage de leurs bois et s’organisaient collectivement pour les gérer et les défendre. (2)
Quant au « boulevard de Verdun » son nom a été choisi en octobre 1920, en hommage à la bataille meurtrière de Verdun, pour un chemin récent à l’époque, qui n’apparaît pas sur les plans du XIXème siècle et qui relie « l’avenue de la gare » à la « rue de la république ». Vers 1900, il est déjà bordé d’arbres mais n’accueille aucune construction. En revanche, son appellation fantaisiste de « boulevard Ramona », utilisée par les anciens dans les années 1930, n’a aucune explication !
Elaboré et rédigé par l’association « Ozouer-le-Voulgis, mémoires et patrimoine »
(1) Fief : bien qu’un seigneur concède à un vassal
(2) Les dates des manuscrits ont été trouvées dans l’ouvrage de Philippe Savary « Une seigneurerie rurale de la Brie au Moyen-Age, Ozouer-le-Voulgis »
(3) éponyme : qui donne son nom à...