Rue portant le nom d’une personnalité du XIXème siècle

 La « rue du Général Eblé » est une rue récente de notre village puisque tracée lors de la construction du lotissement sur les terres de la ferme de Saint Victor. Elle se trouve proche du « château » qui se situe à l’angle de la rue Jude de Cresne (au n°2) et de la rue de Guignes et qui a appartenu à ce général d’Empire. Découvrons un peu sa vie et son lien avec notre village.             

Jean-Baptiste Eblé est né le 21 décembre 1758 à Saint Jean de Rohrbach, dans le duché de Lorraine. Fils d’officier, il entre à 9 ans, comme canonnier, dans le régiment de son père et mène une carrière bien remplie dans l’artillerie. Pendant la Révolution, il participe aux grandes batailles et acquiert le grade de général de division après la bataille de Wattignies où il s’illustre (1793). 

Lors de la campagne contre les Pays-Bas, en 1794, il est à la tête de l’artillerie et met au point une stratégie nouvelle et imparable pour gagner les sièges des villes. En 1799, il est envoyé en Italie à la conquête du Royaume de Naples avec très peu de moyens, mais il réussit à récupérer l’artillerie ennemie et à emporter Naples. En 1800, Eblé retourne sur le Rhin puis en 1804 il commande l’armée de Hanovre qui devient le 6ème corps de la Grande Armée quand Napoléon est proclamé empereur.             

Gouverneur de la province de Magdebourg en 1808, il reçoit de Napoléon le titre de Baron d’Empire. Puis l’empereur lui donne la direction de l’artillerie de l’armée du Portugal, sous les ordres de Masséna, il participe aux sièges de Ciudad Rodrigo, en Espagne, et d’Almeida, au Portugal et crée deux équipages de pont.             

Le 5 avril 1809, Jean-Baptiste Eblé épouse, à Cassel, Edeline Louise Fréteau de Pény (1789-1838), fille d’Emmanuel Fréteau de Pény, seigneur de Vaux-le-Pénil et de Saint Liesne, conseiller au parlement de Paris, député aux Etats Généraux en 1789 et victime de la Révolution. En avril 1812, leur naît une fille, Marie Louise Laurence Eblé. Il ne connaîtra pas sa fille.             

En effet, en février 1812, il part en Russie comme commandant en chef des équipages de pont de la Grande Armée. Lors de la retraite après l’échec de Napoléon et l’incendie de Moscou, il joue un rôle décisif pour sauver ce qui reste des troupes françaises. Le 25 novembre, il est chargé de construire deux ponts sur la Bérézina, à moitié gelée, avec 400 pontonniers et son matériel. En deux jours, les ponts sont assemblés et Eblé n’hésite pas à se mettre dans l’eau glacée pour montrer l’exemple à ses hommes. Ces installations permettent, sur trois jours, de laisser passer plus de 50 000 hommes et l’artillerie, et le 29 novembre, Eblé met le feu aux ponts pour empêcher les Russes de les utiliser et de poursuivre l’armée française. Replié à Königsberg, Jean Baptiste Eblé y meurt le 31 décembre 1812 d’épuisement, à 54 ans.             

Sa veuve, Edeline recevra, en janvier 1813, le titre de Comtesse d’Empire et bénéficiera d’une pension de 6 000 fr. en reconnaissance de l’héroïsme de son époux. Elle acquiert le château situé au carrefour de la rue de Guignes et de la rue de Chaumes en janvier 1834.             

Son « château », dit « château ancien » (1), restera dans la famille de sa fille et de son gendre, le marquis Léon de Nicolaÿ.  En outre, le général Eblé avait rapporté d’Espagne un tableau du XVIIème siècle, de l’école de Jacopo Bassano,  « La déposition du Christ » que ses descendants ont offert à la paroisse d’Ozouër et qui se trouve dans notre église. Cette œuvre vient d’être restaurée par l’association « Mémoires et Patrimoine » en 2020. 

Elaboré et rédigé par l’association « Ozouer-le-Voulgis, mémoires et patrimoine » 

(1) Les Ozoueriens ont oublié l’existence d’un château et d’un donjon à l’emplacement des bâtiments de la ferme des Célestins de Marcoussis,  jusqu’à la publication de l’ouvrage de Philippe Savary

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