L'orgue de l'église Saine Martin d'Ozouër-le-Voulgis

En 1770, un orgue existe déjà dans l'église car, selon le registre de fabrique, une réparation est effectuée à l'œil de bœuf dont les fuites dégradent le mur de l'orgue.

L'orgue actuellement en place dans l'église a été construit en 1840 par la manufacture DAUBLAINE er CALLINET pour le salin de musique du château de Crisenoy, vraisemblablement du temps où il appartenait aux GIGAULT, noblesse de robe, qui ont possédé ce château de 1754 à 1878.

Le 24 mai 1847, l'orgue est acheté au curé de Crisenoy. Il est déplacé et réinstallé par DAUBLAINE et CALLINET dans l'église Sain Martin d'Ozouër dans un buffet d'orgue en bois de style néo-gothique très en vogue à l'époque de la Restauration. Ce mobilier a été classé en 1968. Quand l'orgue a été acquis, c'est Ambroise DREVAULT qui était curé à Ozouër (de 1840 à 1876).

Ce prêtre, représenté sur le vitrail de l'église à côté de l'autel de la Vierge sous les traits d'un chevalier barbu, était particulièrement passionné par le Moyen Age. 

Le vitrail (du 19ème siècle) où il figure auprès des donateurs (M. et Mme Joly) est d'inspiration médiévale et il a réactivé et célébré un événement de 1206 de l'histoire légendaire du village.


Cet Orgue est répertorié dans l'inventaire national des orgues parmi les 62 orgues de Seine-et-Marne, avec son descriptif :

Composition 

     2 plans sonores

Description

     Buffet en chêne

     Console en fenêtre

Partie instrumentale

     Transmission mécanique

Tirage des jeux mécanique

Tempérament égal

Diapason 427,5 Hz

Manuel

     Bourdon 16

     Montre 8

     Bourdon 8

     Prestant 4

     Doublette 2

     Hautbois 8

     Trompette 8

Accessoires

     Tirasse permanente GO


Sur cet orgue ont travaillé des facteurs prestigieux.

"Le premier élément concret que nous possédons est la signature, sur le plus gros tuyau de façade des messieurs MUTIN et Léon CAVAILLE le 19 juillet 1878. Nous avons en archive à cette date un reçu après travaux de 500 francs de la maison CAVAILL COLL.

Charles MUTIN était à l'époque à la tête d'une manufacture à Caen mais collaborait avec le célèbre Aristide CAVAULLE COLL. A la mort de ce dernier, il prit la direction de la grande maison parisienne. Léon CAVAILLE était le cousin d'Aristide CAVAILLE COLL.

En 1887, l'orgue fut de nouveau restauré par messieurs BLONDEAU et GALLY, facteurs à Paris. Monsieur BLONDEAU a signé sur le sommier de l'orgue. En 1902, la maison MUTIN-CAVAILLE envoya un mémoire de facture pour entretien. Il en sera de même pour les années 1908 et 1909.

Pour la suite, nous ne savons plus rien, sinon que vers 1960 des travaux au niveau des tuyaux furent exécutés par le facteur FORMENTELLI alors installé à Dammarie-les-Lys".

Le 9 décembre 1983, après examen de l'orgue par l'organiste de Tournan et Monsieur Moreau, organiste à Notre Dame de  Paris, un devis de réparation est proposé pour un montant de 390 935 francs.

La dépense est acceptée et inscrite au budget de 1984. La restauration sera effectuée par Jean-Marc CICCHERO.

"Les derniers travaux effectués constèrent en une restauration de tous les éléments mécaniques et sonores. Un ventilateur avec régulation a été installé. Le clavier a été replaqué en os et le transpositeur, source de problèmes mécaniques, a été neutralisé. Les diverses fuites ont été colmatées et certains éléments d'étanchéité remplacés. Il en est de même pour tous les feutres et garnitures. Sur le plan sonore, les tuyaux ont été restaurées et dépavillonnés comme ils étaient à l'origine, c'est à dire que l'accord se fait par la coupe juste du corps sonore et non plus à  l'aide d'une languette de métal que l'on roule.

Le Bourdon 16 a été complété avec les tuyaux de la Flûte équipés de calottes à cheminées. 

A la place de la Flûte, est venu un jeu de Doublette, super octave de la fondamentale qui donne le brillant de l'instrument. 

Quant à la Trompette existante de mauvaise qualité, elle a été remplacée par une autre Trompette véritablement ancienne en étain construite vers 1860 par le facteur MERKLIN de Bruxelles. Ce jeu coupé en basse et dessus s'intègre très bien aux autres jeux et donne la possibilité de jouer en dialogue.

Le résultat est satisfaisant car le répertoire s'adaptant à cet instrument relativement petit mais aux sonorités du 18ème siècle est finalement immense."

Le samedi 23 novembre 1985, l'orgue restauré est inauguré lors d'un concert donné par Pierre MOREAU, organiste titulaire honoraire à Notre-Dame de Paris et André MICOULAUT, organiste titulaire à Tournan. Ils sont accompagnés par la chorale Marc Antoine Charpentier. Les œuvres jouées sont de Geoffroy, Marchand, Corrette, Balbastre, Bach, Haendel, Buxtehude, Mozart, Franck.

Un contrat d'entretien est passé avec le facteur d'orgue Jean-Marc Cicchero de Gentilly prévoyant une visite annuelle. L'entreprise Cicchero assurera l'entretien de l'orgue jusqu'à sa cessation d'activité en 2012. L'entretien de l'orgue a alors été assuré par Yves Fossaert, manufacture d'orgues à Mondreville (77) à partir de 2013 pour 2 visites annuelles.

A partir de 2015, c'est Philippe Petitdemange (de Hugleville en Caux - 76) qui assure l'entretien de cet orgue.

Article élaboré par l'association "O.L.V. Mémoires et Patrimoine"



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